Pour beaucoup d’entre nous, la période qui vient de s’écouler depuis le mois de mars, a été inédite, inconfortable, peut-être même submergeante. Elle a été longue et ce n’est peut-être pas fini !
Nos moments de pratique de pleine conscience qu’ils durent 20 minutes, le temps d’un instant ou la durée du chant d’un oiseau, sont des magnifiques opportunités pour ralentir, se taire et entendre son cœur.
Il est possible ici que nous soyons entrés dans une période de vacances ou de ralentissement ou que nous nous apprêtions à y entrer. Alors nous pourrions voir cette période estivale comme une pratique de la pleine conscience : une magnifique opportunité, pour ralentir, se taire et entendre son cœur.
C’est le travail que j’ai entamé il y a quelques jours, parfois accompagné de Sophie, parfois accompagné du silence et de la nature. Cela pourrait résonner, si vous le souhaitez comme une invitation, une proposition : prendre un peu de temps pour soi dans les prochains jours pour ralentir, se taire et entendre son cœur.
Voilà ce que je pourrais partager avec vous sur cette expérience.
La première chose que j’ai pu observer c’est comment ces derniers mois avaient insidieusement laissé la température de ma vie s’élever jusqu’à arriver à un certain niveau d’inconfort, d’agitation, d’insatisfaction dans mon quotidien. Cela lié au contexte sociétal et sanitaire inédit, à ma propre biologie humaine, à mes propres schémas personnels…
C’est un peu comme cette histoire de la grenouille qui, se baignant dans une casserole d’eau froide, peut se laisser mourir sans prendre conscience que la température de l’eau augmente progressivement, la casserole posée sur le feu.
Cela pointe particulièrement l’humilité que j’ai peut-être à cultiver sur cette capacité à voir, à ne pas voir ce que je vis. Plus précisément je découvre la perversité et la force cette situation comme une avalanche invisible qui m’embarque sans même que j’en ai conscience, qui me secoue, me malmène et me retourne. Et c’est bien le fait de ralentir, de me taire et d’entendre mon cœur qui me permet de prendre conscience du phénomène, de le comprendre un peu plus, d’agir plus consciemment.
Le deuxième cadeau que m’offre cette expérience de « l’arrêt » concerne mes propres intentions, mes propres priorités, ma propre vie, mon propre cœur. Le fait de m’arrêter, de me taire, d’entendre mon cœur, me permet d’entendre ce qu’il a à me dire : comment je vais, ce qui est important pour moi, et la direction dans laquelle il est juste d’aller.
Alors voilà ce que je comprends de cet échange mon cœur. Je constate un véritable besoin de repos, de me poser, de ne rien faire, de me rebrancher à la nature. Cette nature qui me nourrit comme un espace, un lieu ressourçant qui me permet de me resynchroniser avec la vitesse du vent, le rythme de la journée, avec le bruit des oiseaux, le coassement des grenouilles ou le son de mes pas dans les graviers ou dans l’herbe.
Ensuite me vient assez clairement mon élan à approfondir ma compréhension de cette pratique laïque de la pleine conscience. Et je sens de la justesse dans un engagement encore plus ardant et aussi tendre dans cette pratique pour pouvoir cueillir les fruits et les bénéfices dans ma propre vie, dans ma relation avec les personnes qui me sont chères et alors trouver de la régulation, de la justesse, de la sagesse avec eux. Comme si j’avais pu oublier qu’en ce qui me concerne ils étaient ce qu’il y avait de plus important pour moi dans ma vie…
Enfin m’apparait plus précisément chez moi cet élan à approfondir avec ferveur, curiosité et tendresse la juste posture d’enseignant, cette capacité à transmettre la pratique avec précision, éthique et responsabilité. L’intention est pour moi d’aider et soutenir les personnes qui rencontrent des difficultés et de la souffrance dans cette période si délicate dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques dizaines d’années déjà (même si plus perceptible ces derniers mois et années). Cette période qu’on pourrait appeler « ce changement de cap nécessaire ». J’ai la conviction qu’en prenant conscience de ce qui nous arrive, en faisant face à notre propre réalité d’humains alors nous pouvons nous engager avec joie et énergie vers une autre façon de cohabiter sur la planète. C’est le sens de mes actions à déployer la pleine conscience sous différentes formes et œuvrer pour plus de paix et de sagesse, pour un monde plus équilibré, apaisé.
Alors voilà en synthèse ce que je m’offre à moi-même pour ces prochaines semaines, poursuivre ce ralentissement, poursuivre ce silence, pour entendre mon cœur au sens propre et au sens figuré.
Je serais heureux et ravi de partager un bout de chemin avec vous au cours d’une pratique, d’une activité, d’un engagement sociétal, d’une manifestation, peut-être au cours d’une retraite dès la rentrée de septembre.
Je vous souhaite véritablement de trouver votre propre espace pour entendre votre cœur.
Prenez soin de vous puis du monde. Passez un bel et doux été !
Emmanuel